2.1 - Tester la méthode

Lancer une étude pilote…

Souvent définie à partir de références bibliographiques et de méthodes standardisées, il se peut que la méthode d’échantillonnage et de recueil des données  soit difficile à appliquer dans la pratique, car trop lourde à mettre en oeuvre (manque de temps pour prélever les échantillons ou pour déterminer les espèces  récoltées…). Avant de lancer un programme à grande échelle et éviter de perdre du temps et de l’argent, il est donc essentiel d’effectuer une étude pilote  durant une première année de surveillance ou de suivi (ou 2 à 3 ans pour affiner la méthode) pour confirmer le protocole (nombre de sites, de répliquats, fréquence…).

Ces tests sont essentiels lorsque la méthode est nouvelle et que l’on a aucun recul en termes de résultats. Il y a globalement assez peu de recul sur des suivis à long terme dans les espaces naturels, si ce n’est sur des espèces suivies depuis longtemps comme les oiseaux. La plupart des études menées durant  plusieurs années dans certains espaces naturels sont en fait de véritables tests grandeur nature, et il arrive parfois que des gestionnaires changent de méthode  près 10 années de pratique !
Le gestionnaire pourra réaliser, sur un petit nombre d’éléments (d’unités d’échantillonnage), une étude préliminaire assujettie aux mêmes contraintes et au  même plan de collecte de données que l’étude principale. A la suite de ce test, les modalités de collecte des données sur le terrain pourront être réorientées,  les protocoles pourront être affinés (FINLAYSON, 1989). Si nécessaire, il faudra réévaluer l’hypothèse et/ou les méthodes et variables.

…éventuellement sur plusieurs sites...

Les études menées sur d’autres espaces naturels avec les mêmes protocoles que ceux choisis par le gestionnaire peuvent être des références. L’idéal est de tester la méthode sur plusieurs sites, comme ce peut être le cas de méthodes développées au sein de la commission scientifique de RNF et testées dans  plusieurs réserves. Le protocole de suivi des milieux ouverts à l’aide des papillons de jour (Rhopalocères) a été testé dans une dizaine de réserves naturelles.

...et en pensant aux tests statistiques futurs

Le gestionnaire doit également tester les méthodes d’analyse des données.
Il se peut que le type ou le nombre de données recueillies lors du test ne permettent pas d’effectuer des analyses statistiques correctes.