1.4.1 - Faisabilité liée à la méthode
CONSEIL
L’inventaire complet d’un groupe taxonomique peut se révéler lourd et fastidieux, car il nécessite un investissement important pour chaque famille et la présence sur le terrain de plusieurs spécialistes. C’est pourquoi, le plus souvent, les inventaires sont incomplets ou se réalisent sur plusieurs années. Exemple pour les mammifères :
- inventaire des grands mammifères la première année (plus faciles à observer),
- inventaire des chiroptères en cas d’opportunité de réalisation avec un spécialiste, inventaire des micromammifères en dernier ressort (nécessite un investissement important en temps : piégeage).
Prendre en compte le temps à passer
Il est important avant d’entamer toute étude de s’interroger sur le temps que va prendre le prélèvement des échantillons. Le gestionnaire peut l’estimer à partir du nombre et de la taille des échantillons et des paramètres qu’il faut relever pour la méthode choisie. Certaines méthodes prennent plus de temps que d’autre. Pour la flore par exemple, les méthodes par points où le nombre de contacts de chaque espèce est noté (points quadrat selon la méthode de Daget et Poissonnet par exemple), prennent généralement plus de temps que les méthodes par surface (quadrat selon la méthode Braun-Blanquet par exemple). La répartition horaire de la présence nécessaire sur le terrain peut être planifiée. Un calendrier horaire a par exemple été respecté lors des prospections pour la recherche de la Tortue d’Hermann dans le massif des Maures (Figure n°38).
Figure n°38 Répartition horaire de l’effort de prospection (en min.) sur deux sites tests (LYET et al., 1998) |
D’autre part, il faut prendre en compte le temps nécessaire pour passer d’un échantillon à un autre. Lorsque les échantillons sont répartis sur toute la parcelle, ce temps est plus important que lorsque les échantillons sont alignés ou réduits à un carré.
Considérer les contraintes horaires
Il faut avoir conscience que le moment de la journée le plus propice pour le recueil des données sur le terrain peut être une contrainte. Le gestionnaire doit considérer cela pour la pérénité du suivi. Par exemple,
- pour les chiroptères il s’agit de les observer 45 min après le coucher du soleil et ce pendant 3 heures,
- les IPA doivent être réalisés dans les 3 à 4 heures qui suivent le lever du jour car il s’agit de la période où les oiseaux se manifestent le plus,
- certaines espèces nécessitent des comptages nocturnes.
Tenir compte des observateurs
Bien que contraignant, un relevé hebdomadaire est idéal dans le cadre du suivi des Lépidoptères Rhopalocères dans les réserves naturelles. Au total, et dans le cas d’une période s’étalant du 1er avril au 30 septembre, ce sont donc 26 campagnes de prospections qui seront effectuées par an, ce qui représente une présence non négligeable sur le terrain, soit 78 h pour une moyenne de 3 h par sortie ! |
Pour la mise en oeuvre de la plupart des méthodes, il convient que les relevés soient réalisés par la même personne, de manière à limiter les erreurs dues à la subjectivité des observateurs et permettre les comparaisons sur le moyen et le long terme (voir aussi page 67).
L’influence des observateurs agit sur la précision des observations. Plus une méthode est précise, plus les observations sont minutieuses, et plus elles nécessitent de l’attention et de la rigueur de la part de l’observateur.